
Le Conseil National du Bruit (CNB) et l'Agence de la Transition écologique (ADEME) dévoilent les résultats de leur étude sur l'évaluation du coût social du bruit en France. Cette étude aboutit à une augmentation très significative (+98,3 milliards d'euros par an) par rapport à la première étude publiée par l’ADEME en 2016.
La méthodologie de cette étude repose sur trois familles de sources de bruit :
- le transport,
- le voisinage
- le milieu du travail,
auxquelles s’ajoutent les dépenses transversales de surveillance, d’information, d’études et recherche.
Pour chacune de ces familles ont été distingués les effets sanitaires induits par le bruit (gêne, perturbations du sommeil, maladies cardiovasculaires, obésité, diabète, troubles de la santé mentale, difficultés d’apprentissage, médication, hospitalisation, maladies et accidents professionnels) et les effets non sanitaires induits par le bruit (pertes de productivité et dépréciation immobilière).
Les évaluations ont été faites en tenant compte de deux types de coûts : les coûts marchands, correspondant aux dépenses directement quantifiables et les coûts non marchands, estimés par la valorisation des années de vie en bonne santé perdues et de la mortalité prématurée du fait du bruit.
Un coût de 155,7 milliards d’euros par an
C'est le bruit des transports qui représente la majeure partie de ce coût social (68,4%), soit 106,4 Md€/an, principalement le bruit routier qui représente 51,8% du coût total, suivi du bruit aérien (9,4%) et du bruit ferroviaire (7,2%).
Le bruit de voisinage représente 16,9% du coût social, soit 26,3 Md€/an, notamment le bruit émis par les particuliers (11,4%), le bruit des chantiers (3,4%) et le bruit généré dans l’environnement par les activités professionnelles (2,1%).
Le bruit en milieu du travail correspond quant à lui à 13,5% du total, soit 21 Md€/an. Les dépenses transversales (surveillance, information, études et recherche) représentent 2 Md€/an, soit 1,3% du coût social total.
Une augmentation très significative depuis la première évaluation en 2016
Cette étude aboutit à une augmentation très significative (+98,3 Md€/an) par rapport à la première étude publiée par l’ADEME en 2016. Trois raisons expliquent cette importante évolution de l’estimation :
- l’élargissement du périmètre d’étude avec la prise en compte de nouveaux effets sanitaires (obésité, hypertension, santé mentale, diabète), de nouvelles sources de bruit (chantiers et milieu hospitalier) et d’un nouveau poste de dépenses (surveillance, information, études et recherche): impact de +51,9 Md€/an.
- la mise à jour des méthodes d’évaluation, à périmètre d’effets et de postes de dépenses constant par rapport à celui de l’étude de 2016, pour tenir compte des nouvelles connaissances et recommandations (actualisation des courbes dose-réponse, alignement de la valeur d’une année de vie avec d’autres études dont celle sur les coûts sociaux de la pollution de l’air afin de valoriser les pertes de bien-être, ainsi que des hypothèses d’estimation des pertes de productivité et de la dépréciation immobilière): impact de +40,8 Md€/an.
- l’amélioration du décompte des populations exposées au bruitdes transports: impact de +5,6 Md€/an.
Des coûts qui pourraient être évités
Une part importante des coûts sociaux du bruit peut être évitée en exploitant les co-bénéfices avec d’autres enjeux écologiques, comme la réduction de la pollution atmosphérique. À titre d’exemple, quatre mesures d’évitement simultané du bruit et de la pollution de l’air ont été analysées dans l’étude ; elles présentent toutes un ratio très intéressant entre les bénéfices attendus et les coûts investis : la réduction des vitesses sur voies rapides (ratio bénéfices/coûts sur dix ans de 685), la mise en place de zones à faibles émissions (ratio bénéfices/coûts sur 4 ans de 13), l’amélioration de la qualité acoustique des bâtiments scolaires (ratio annuel bénéfices/coûts de 10) et l’application d’une charte «chantier propre» (ratio annuel bénéfices/coûts de 3).
Cette étude ouvre ainsi un vaste champ prospectif dans le domaine de l’amélioration de l’environnement sonore. Elle fournit des éléments robustes utiles aux analyses coûts bénéfices permettant de comparer le coût financier des mesures d’atténuation du bruit aux bénéfices sociaux qui pourraient en découler en termes d’amélioration du bien-être de la population et de coûts évités pour la collectivité dans son ensemble.
CIDB >> Rapport complet
Synthèse du rapport
Infographie
La méthodologie de cette étude repose sur trois familles de sources de bruit :
- le transport,
- le voisinage
- le milieu du travail,
auxquelles s’ajoutent les dépenses transversales de surveillance, d’information, d’études et recherche.
Pour chacune de ces familles ont été distingués les effets sanitaires induits par le bruit (gêne, perturbations du sommeil, maladies cardiovasculaires, obésité, diabète, troubles de la santé mentale, difficultés d’apprentissage, médication, hospitalisation, maladies et accidents professionnels) et les effets non sanitaires induits par le bruit (pertes de productivité et dépréciation immobilière).
Les évaluations ont été faites en tenant compte de deux types de coûts : les coûts marchands, correspondant aux dépenses directement quantifiables et les coûts non marchands, estimés par la valorisation des années de vie en bonne santé perdues et de la mortalité prématurée du fait du bruit.
Un coût de 155,7 milliards d’euros par an
C'est le bruit des transports qui représente la majeure partie de ce coût social (68,4%), soit 106,4 Md€/an, principalement le bruit routier qui représente 51,8% du coût total, suivi du bruit aérien (9,4%) et du bruit ferroviaire (7,2%).
Le bruit de voisinage représente 16,9% du coût social, soit 26,3 Md€/an, notamment le bruit émis par les particuliers (11,4%), le bruit des chantiers (3,4%) et le bruit généré dans l’environnement par les activités professionnelles (2,1%).
Le bruit en milieu du travail correspond quant à lui à 13,5% du total, soit 21 Md€/an. Les dépenses transversales (surveillance, information, études et recherche) représentent 2 Md€/an, soit 1,3% du coût social total.
Une augmentation très significative depuis la première évaluation en 2016
Cette étude aboutit à une augmentation très significative (+98,3 Md€/an) par rapport à la première étude publiée par l’ADEME en 2016. Trois raisons expliquent cette importante évolution de l’estimation :
- l’élargissement du périmètre d’étude avec la prise en compte de nouveaux effets sanitaires (obésité, hypertension, santé mentale, diabète), de nouvelles sources de bruit (chantiers et milieu hospitalier) et d’un nouveau poste de dépenses (surveillance, information, études et recherche): impact de +51,9 Md€/an.
- la mise à jour des méthodes d’évaluation, à périmètre d’effets et de postes de dépenses constant par rapport à celui de l’étude de 2016, pour tenir compte des nouvelles connaissances et recommandations (actualisation des courbes dose-réponse, alignement de la valeur d’une année de vie avec d’autres études dont celle sur les coûts sociaux de la pollution de l’air afin de valoriser les pertes de bien-être, ainsi que des hypothèses d’estimation des pertes de productivité et de la dépréciation immobilière): impact de +40,8 Md€/an.
- l’amélioration du décompte des populations exposées au bruitdes transports: impact de +5,6 Md€/an.
Des coûts qui pourraient être évités
Une part importante des coûts sociaux du bruit peut être évitée en exploitant les co-bénéfices avec d’autres enjeux écologiques, comme la réduction de la pollution atmosphérique. À titre d’exemple, quatre mesures d’évitement simultané du bruit et de la pollution de l’air ont été analysées dans l’étude ; elles présentent toutes un ratio très intéressant entre les bénéfices attendus et les coûts investis : la réduction des vitesses sur voies rapides (ratio bénéfices/coûts sur dix ans de 685), la mise en place de zones à faibles émissions (ratio bénéfices/coûts sur 4 ans de 13), l’amélioration de la qualité acoustique des bâtiments scolaires (ratio annuel bénéfices/coûts de 10) et l’application d’une charte «chantier propre» (ratio annuel bénéfices/coûts de 3).
Cette étude ouvre ainsi un vaste champ prospectif dans le domaine de l’amélioration de l’environnement sonore. Elle fournit des éléments robustes utiles aux analyses coûts bénéfices permettant de comparer le coût financier des mesures d’atténuation du bruit aux bénéfices sociaux qui pourraient en découler en termes d’amélioration du bien-être de la population et de coûts évités pour la collectivité dans son ensemble.
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Synthèse du rapport
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