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RH - Actu // Fonction publique : le ministre renonce à la suppression des catégories mais maintient les mesures d’économies contestées

(Article ID.CiTé/ID.Veille du 12/11/2024 )



Le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, a récemment annoncé une série de mesures visant à réduire les dépenses publiques, provoquant de vives réactions de la part des syndicats.

Un gel des salaires et des indemnités pour 2024
Malgré les demandes répétées pour une revalorisation des salaires, le ministre a confirmé le gel du point d'indice en 2024, servant à calculer le salaire de base des agents publics. De plus, la Garantie Individuelle de Pouvoir d'Achat (GIPA), une prime compensant les pertes de pouvoir d'achat, ne sera pas reconduite cette année, accentuant le mécontentement au sein des 5,7 millions de fonctionnaires français.

La controverse des jours de carence et de l'indemnisation des congés maladies
Parmi les mesures qui suscitent la plus grande opposition figure l’augmentation du délai de carence de un à trois jours. Désormais, les agents ne seront indemnisés qu’à partir du quatrième jour d’arrêt maladie, une mesure présentée comme une « équité » avec le secteur privé, mais perçue comme une attaque contre les agents publics. En complément, les jours d'absence entre le quatrième et le quatre-vingt-dixième jour seront indemnisés à hauteur de 90% au lieu de 100%. Ces décisions devraient permettre une économie de 1,2 milliard d’euros par an pour l’État, mais elles risquent de détériorer encore davantage l'attractivité de la fonction publique.

Abandon de la suppression des catégories de fonctionnaires
Le ministre a cependant renoncé au projet de suppression des catégories A, B et C dans la fonction publique, qui avait été envisagé par son prédécesseur, Stanislas Guerini, et promu par Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle. Cette décision marque un recul face aux pressions des syndicats, pour qui ces catégories constituent des repères historiques essentiels. Toutefois, Kasbarian n’a pas exclu une réforme générale, insistant sur sa volonté de moderniser la fonction publique et d’instaurer des mesures visant à encourager la performance, telles que la rémunération au mérite.

Un dialogue tendu, vers un mouvement social ?
Malgré quelques concessions, les échanges entre le ministre et les syndicats sont restés tendus, notamment en raison de l’absence de revalorisation salariale pour les agents. Face à cette « note salée », plusieurs syndicats, dont la CGT et FO, ont exprimé leur intention de lancer des appels à la grève. Une réunion intersyndicale est prévue le 12 novembre pour décider des actions à entreprendre. Ce mouvement pourrait être le prélude à une série de mobilisations en décembre, un signe que la contestation pourrait s’intensifier si les revendications des agents ne sont pas entendues.
En somme, les annonces récentes du gouvernement traduisent une volonté de rationaliser les dépenses publiques, quitte à accroître la pression sur les agents de la fonction publique. Les syndicats, de leur côté, restent déterminés à défendre leurs droits et à obtenir des concessions qui protégeraient les agents des impacts négatifs de ces nouvelles réformes.

Revue de presse ID.Cité





 







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