Afin de simplifier le «millefeuille territorial» et d’atteindre une taille régionale suffisante à l’échelon européen, un redécoupage des Régions a été décidé en 2015, impliquant la fusion des 22 anciennes Régions administratives de France métropolitaine en 13 nouvelles Régions. En vigueur depuis le 1er janvier 2016, ce découpage a été effectué de manière à réduire les disparités interrégionales en fusionnant notamment de grandes Régions, «absorbantes», sur un plan administratif ou économique, avec des Régions plus petites, «absorbées».
Une analyse portant sur les évolutions comparées du bien-être déclaré par les habitants des différentes régions concernées suggère, d’une part, que la fusion n’a pas eu d’impact négatif, et, d’autre part, que l’absorption a eu un impact positif à court terme. Les effets obtenus sont particulière- ment prononcés pour une population plus mobile sur le marché du travail. Au niveau macroéconomique, le taux de chômage a davantage diminué dans les régions ayant fusionné. Ces éléments suggèrent que l’effet taille des nouvelles régions a pu favoriser un certain dynamisme économique ayant plus que compensé un éventuel sentiment d’appartenance régionale.
I- Pas d’effet négatif sur le bien-être des habitants et une «préférence pour la décentralisation»
Pour évaluer l’effet des fusions sur les populations, l’auteur c’est appuyé sur l’enquête statistique sur les ressources et les conditions de vie des ménages (SRCV) produite par l’Insee entre 2013 et 2018 et qui contient des informations relatives au «bien-être subjectif des individus».
L’analyse comparée entre Régions fusionnées et non-fusionnées conclut à «un léger effet positif, mais non significatif, de la fusion» et à «l’absence d’effet négatif» observé. Cet effet aurait même clairement augmenté, à court terme, dans les Régions dites «absorbées».
II- Une nouvelle dynamique économique
Si comme la fait la Cour des comptes, l’auteur rappelle qu’il y a eu une augmentation des dépenses dans les Régions fusionnées, il n’omet pas d’en préciser les raisons: maintien de structures, harmonisation par le haut des dispositifs notamment.
Mais au-delà de cet aspect, il insiste surtout sur le fait que ces dépenses ont surtout profité aux économies régionales puisque l’analyse différencié de l’évolution du taux de chômage permet d’estimer que le taux de chômage a plus fortement diminué dans les Régions fusionnées (d’environ 0,2 point) que dans les autres.
Si l’auteur n’affirme pas qu’il y ait une corrélation évidente entre fusion et ces résultats, il s’interroge légitimement sur le fait que des politiques volontaristes menées à l’échelon régional aient pu stimuler l’activité économique des nouvelles Régions.
III- Un «sentiment d’appartenance» en pleine évolution
Enfin, pour l’auteur, cette nouvelle dynamique économique pourrait expliquer qu’il n’y ait finalement pas eu - contrairement aux idées reçues - d’effets négatifs sur les sentiments d’appartenance des habitants à leurs anciennes Régions.
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Fusion des régions : arrêtons le dénigrement !
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