Cette nouvelle édition du panorama Relyens se base sur l’analyse détaillée des absences pour raison de santé de 455 000 agents des collectivités observées en 2023.
Ce panorama dévoile les facteurs influençant l’augmentation des durées d’absence, les principales causes des arrêts prolongés et, surtout, les mesures efficaces à adopter pour améliorer la qualité de vie au travail et réduire l’impact sur les services publics.
1. Évolution de l'absentéisme et des arrêts de travail
L'évolution du taux d'absentéisme dans les collectivités territoriales présente deux tendances principales :
Stabilité du taux global d’absentéisme : Le taux d'absentéisme a peu évolué entre 2022 et 2023 (9,6 % contre 9,7 %), ce qui montre que le nombre d’agents absents n’a pas significativement augmenté. Cependant, il est important de noter que ce taux demeure élevé : cela signifie que pour 100 agents, environ 10 sont absents tout au long de l’année.
Hausse de la gravité des arrêts : La durée moyenne des arrêts a augmenté de 8 % sur les cinq dernières années et de 27 % sur une période de dix ans. Cela reflète une tendance inquiétante où, même si la fréquence des arrêts diminue, leur durée s'allonge, accentuant les défis de remplacement et de gestion des effectifs. En moyenne, les absences durent 51 jours en 2023.
Analyse : Cette situation s’explique en partie par des facteurs structurels, tels que le vieillissement des agents, l’accroissement des contraintes professionnelles et l'allongement du temps de travail. Le recours à des congés plus longs pourrait également être lié à des pathologies chroniques ou à des conditions de travail difficiles.
2. Impact du demi-traitement
Taux d'exposition au demi-traitement : En 2023, environ 20 % des agents en arrêt étaient à demi-traitement, soit une hausse de 3 % en un an. Cette évolution reflète une réalité inquiétante, car le passage à demi-traitement signifie généralement que l’agent a épuisé ses droits à rémunération pleine pour cause de maladie.
Nature des arrêts : La majorité des agents concernés sont en maladie ordinaire, et non nécessairement en arrêt pour des pathologies lourdes ou de longue durée, ce qui montre que même des pathologies plus courantes et répétitives peuvent avoir des répercussions sérieuses sur la carrière et les revenus des agents.
Analyse : Le passage à demi-traitement est une préoccupation majeure, car il impacte non seulement le bien-être des agents mais aussi la continuité des missions de service public. La gestion des arrêts prolongés nécessite une approche préventive, en intégrant notamment des stratégies de réinsertion professionnelle et de gestion des parcours de santé au travail.
3. Rôle central de la maladie ordinaire
Prévalence de la maladie ordinaire : La maladie ordinaire représente près de la moitié des jours d’absence en 2023, et concerne 8 arrêts sur 10. Cela signifie que les maladies non graves mais récurrentes sont à l'origine de la majorité des arrêts de travail.
Augmentation des absences pour maladie ordinaire : Malgré une légère baisse du taux global d'absentéisme en 2023, les absences pour maladie ordinaire ont augmenté de 12 % sur les cinq dernières années.
Analyse : Ce phénomène pourrait être lié à des conditions de travail stressantes, un environnement professionnel peu ergonomique, ou un manque de soutien psychologique. Il démontre l'importance de mettre en place des politiques de prévention, telles que la réduction des facteurs de risque physiques et psychosociaux sur les lieux de travail.
4. Fréquence des arrêts et exposition des agents
Baisse de la fréquence : La fréquence des arrêts (nombre d’arrêts pour 100 agents) a diminué de 5 % en cinq ans, une tendance positive qui suggère une moindre vulnérabilité des agents ou une amélioration des conditions initiales de travail.
Réduction de l’exposition : Le pourcentage d'agents ayant eu au moins un arrêt est également en baisse (39 % en 2023), bien que ce chiffre reste élevé. Cette évolution est probablement liée à des efforts de prévention, mais doit être renforcée pour obtenir des résultats plus significatifs.
Analyse : Cette baisse pourrait être le résultat des premières actions de prévention mises en place par les collectivités, telles que des campagnes de sensibilisation, des diagnostics de santé au travail, ou encore une meilleure gestion des risques professionnels. Néanmoins, la durée prolongée des arrêts montre qu'il reste un travail important à faire pour éviter que les petits problèmes de santé se transforment en absences longues et coûteuses.
5. Politique de prévention et gestion des risques
Prévention de l’usure professionnelle : Une enquête menée en 2024 montre que les collectivités territoriales qui disposent d’un chargé de la QVCT (Qualité de Vie et Conditions de Travail) ont mis en place 32,7 % d'actions préventives supplémentaires par rapport à celles qui n'en ont pas. De plus, 71 % des actions de prévention ont un impact positif visible sur l'amélioration des conditions de travail.
Actions préventives ciblées : Les résultats de l’enquête soulignent l’importance d’une implication active des dirigeants dans la gestion des risques professionnels. Les collectivités engagées dans des actions préventives structurées constatent une amélioration des conditions de travail, ce qui contribue à l'employabilité des agents et à la qualité du service public.
Analyse : La prévention de l’usure professionnelle est indispensable pour réduire les taux d’absentéisme sur le long terme. Les actions de prévention devraient inclure une détection précoce des signes d'usure professionnelle, des entretiens de mi-carrière, et des mesures visant à accompagner les agents dans leur évolution de carrière. La QVCT doit être placée au centre des politiques RH, car elle permet non seulement de maintenir la santé des agents, mais aussi d’augmenter leur motivation et leur performance.
Relyens - Panorama - Edition 2024
Ce panorama dévoile les facteurs influençant l’augmentation des durées d’absence, les principales causes des arrêts prolongés et, surtout, les mesures efficaces à adopter pour améliorer la qualité de vie au travail et réduire l’impact sur les services publics.
1. Évolution de l'absentéisme et des arrêts de travail
L'évolution du taux d'absentéisme dans les collectivités territoriales présente deux tendances principales :
Stabilité du taux global d’absentéisme : Le taux d'absentéisme a peu évolué entre 2022 et 2023 (9,6 % contre 9,7 %), ce qui montre que le nombre d’agents absents n’a pas significativement augmenté. Cependant, il est important de noter que ce taux demeure élevé : cela signifie que pour 100 agents, environ 10 sont absents tout au long de l’année.
Hausse de la gravité des arrêts : La durée moyenne des arrêts a augmenté de 8 % sur les cinq dernières années et de 27 % sur une période de dix ans. Cela reflète une tendance inquiétante où, même si la fréquence des arrêts diminue, leur durée s'allonge, accentuant les défis de remplacement et de gestion des effectifs. En moyenne, les absences durent 51 jours en 2023.
Analyse : Cette situation s’explique en partie par des facteurs structurels, tels que le vieillissement des agents, l’accroissement des contraintes professionnelles et l'allongement du temps de travail. Le recours à des congés plus longs pourrait également être lié à des pathologies chroniques ou à des conditions de travail difficiles.
2. Impact du demi-traitement
Taux d'exposition au demi-traitement : En 2023, environ 20 % des agents en arrêt étaient à demi-traitement, soit une hausse de 3 % en un an. Cette évolution reflète une réalité inquiétante, car le passage à demi-traitement signifie généralement que l’agent a épuisé ses droits à rémunération pleine pour cause de maladie.
Nature des arrêts : La majorité des agents concernés sont en maladie ordinaire, et non nécessairement en arrêt pour des pathologies lourdes ou de longue durée, ce qui montre que même des pathologies plus courantes et répétitives peuvent avoir des répercussions sérieuses sur la carrière et les revenus des agents.
Analyse : Le passage à demi-traitement est une préoccupation majeure, car il impacte non seulement le bien-être des agents mais aussi la continuité des missions de service public. La gestion des arrêts prolongés nécessite une approche préventive, en intégrant notamment des stratégies de réinsertion professionnelle et de gestion des parcours de santé au travail.
3. Rôle central de la maladie ordinaire
Prévalence de la maladie ordinaire : La maladie ordinaire représente près de la moitié des jours d’absence en 2023, et concerne 8 arrêts sur 10. Cela signifie que les maladies non graves mais récurrentes sont à l'origine de la majorité des arrêts de travail.
Augmentation des absences pour maladie ordinaire : Malgré une légère baisse du taux global d'absentéisme en 2023, les absences pour maladie ordinaire ont augmenté de 12 % sur les cinq dernières années.
Analyse : Ce phénomène pourrait être lié à des conditions de travail stressantes, un environnement professionnel peu ergonomique, ou un manque de soutien psychologique. Il démontre l'importance de mettre en place des politiques de prévention, telles que la réduction des facteurs de risque physiques et psychosociaux sur les lieux de travail.
4. Fréquence des arrêts et exposition des agents
Baisse de la fréquence : La fréquence des arrêts (nombre d’arrêts pour 100 agents) a diminué de 5 % en cinq ans, une tendance positive qui suggère une moindre vulnérabilité des agents ou une amélioration des conditions initiales de travail.
Réduction de l’exposition : Le pourcentage d'agents ayant eu au moins un arrêt est également en baisse (39 % en 2023), bien que ce chiffre reste élevé. Cette évolution est probablement liée à des efforts de prévention, mais doit être renforcée pour obtenir des résultats plus significatifs.
Analyse : Cette baisse pourrait être le résultat des premières actions de prévention mises en place par les collectivités, telles que des campagnes de sensibilisation, des diagnostics de santé au travail, ou encore une meilleure gestion des risques professionnels. Néanmoins, la durée prolongée des arrêts montre qu'il reste un travail important à faire pour éviter que les petits problèmes de santé se transforment en absences longues et coûteuses.
5. Politique de prévention et gestion des risques
Prévention de l’usure professionnelle : Une enquête menée en 2024 montre que les collectivités territoriales qui disposent d’un chargé de la QVCT (Qualité de Vie et Conditions de Travail) ont mis en place 32,7 % d'actions préventives supplémentaires par rapport à celles qui n'en ont pas. De plus, 71 % des actions de prévention ont un impact positif visible sur l'amélioration des conditions de travail.
Actions préventives ciblées : Les résultats de l’enquête soulignent l’importance d’une implication active des dirigeants dans la gestion des risques professionnels. Les collectivités engagées dans des actions préventives structurées constatent une amélioration des conditions de travail, ce qui contribue à l'employabilité des agents et à la qualité du service public.
Analyse : La prévention de l’usure professionnelle est indispensable pour réduire les taux d’absentéisme sur le long terme. Les actions de prévention devraient inclure une détection précoce des signes d'usure professionnelle, des entretiens de mi-carrière, et des mesures visant à accompagner les agents dans leur évolution de carrière. La QVCT doit être placée au centre des politiques RH, car elle permet non seulement de maintenir la santé des agents, mais aussi d’augmenter leur motivation et leur performance.
Relyens - Panorama - Edition 2024