Rappelant qu’"il est difficile depuis Paris de créer des solutions qui s’appliqueront efficacement dans toute la diversité des territoires", Mme Carine Sinaï-Bossou a indiqué que les chefs d’entreprises ultramarins sont confrontés, malgré le renforcement des cellules dédiées des CCI, à des difficultés concrètes d’accès aux informations dans plusieurs territoires: inégalité de moyens dans la communication entre les territoires, polarisation de la communication des services préfectoraux sur la crise sanitaire, importance de l’illectronisme… Un sondage de la CCI Guyane effectué en avril montre ainsi que 32 % des chefs d’entreprises guyanais ne connaissent pas les mesures d’urgence adoptées par le Gouvernement.
"Si toutes les CCI font part de la grande inquiétude de leurs tissus économiques, cette inquiétude a évolué" a observé Mme Carine Sinaï-Bossou, précisant : "Au début de la crise, nous étions très sollicités sur la gestion du confinement : les entreprises nous interrogeaient sur le chômage partiel, sur les dispositifs d’aide d’Etat, sur leur droit ou non à rester ouverts. Mais depuis quelques semaines, nous sommes interrogés sur la gestion de "l’après" : quels secteurs seront déconfinés ? Comment organiser l’activité pour protéger salariés et clients ? Comment réaliser des investissements non prévus mais désormais indispensables ?".
Tout en estimant que "chaque territoire a ses besoins propres, en fonction de la structure de son économie, de l’ampleur de la crise sanitaire et de son statut juridique", la présidente de l’ACCIOM a formulé de nombreuses propositions issues des consultations des CCI locales, notamment sur les fonds de solidarité (harmonisation des conditions d’éligibilité, assouplissement des conditions relatives aux charges fiscales et sociales), sur le prêt garanti par l’Etat (nécessité d’instruire les dossiers plus rapidement et de manière simplifiée, assurer une garantie à 100 %) ou encore sur le chômage partiel (mettre en œuvre plus largement la possibilité pour l’Etat de le payer directement aux salariés dans les collectivités du Pacifique).
Mme Carine Sinaï-Bossou a particulièrement pointé le secteur du tourisme et des secteurs indispensables à son activité (transports, restauration, commerce...) considérant qu' "il est indispensable de pouvoir maintenir le secteur touristique au-dessus de sa ligne de flottaison au moins jusqu’à la fin de l’année, au risque sinon de provoquer une réaction en chaîne dans la plupart des économies ultramarines". Le soutien aux compagnies aériennes devra aussi être massif, en particulier pour celles nécessaires au désenclavement de certains territoires, comme par exemple Mayotte ou Wallis-et-Futuna desservis par une seule compagnie.
Enfin, la crise ayant montré des fragilités structurelles des outre-mer, Mme Carine Sinaï-Bossou a plaidé pour des aides à l’investissement et des abattements de charges à visée stratégique afin de soutenir en priorité les industries de santé ou encore les secteurs industriels productifs (bois, mines, agroalimentaire…). A cette fin, elle a annoncé aux sénateurs le lancement par l’ACCIOM d’une étude sur la relance des économies ultramarines après la crise.
Le président Michel Magras a conclu en soulignant que "le travail de la délégation vise à tirer les leçons de la crise actuelle, laquelle démontre d’ores et déjà combien les outre-mer restent dépendants de l’hexagone et que l’accompagnement de l’État au redémarrage de leurs économies devra être à la hauteur de l’ampleur des défis à relever".
Sénat - Audition - 2020-04-24
Après la vague épidémique, les outre-mer se préparent à affronter un véritable tsunami économique
http://www.senat.fr/presse/cp20200410.html
"Si toutes les CCI font part de la grande inquiétude de leurs tissus économiques, cette inquiétude a évolué" a observé Mme Carine Sinaï-Bossou, précisant : "Au début de la crise, nous étions très sollicités sur la gestion du confinement : les entreprises nous interrogeaient sur le chômage partiel, sur les dispositifs d’aide d’Etat, sur leur droit ou non à rester ouverts. Mais depuis quelques semaines, nous sommes interrogés sur la gestion de "l’après" : quels secteurs seront déconfinés ? Comment organiser l’activité pour protéger salariés et clients ? Comment réaliser des investissements non prévus mais désormais indispensables ?".
Tout en estimant que "chaque territoire a ses besoins propres, en fonction de la structure de son économie, de l’ampleur de la crise sanitaire et de son statut juridique", la présidente de l’ACCIOM a formulé de nombreuses propositions issues des consultations des CCI locales, notamment sur les fonds de solidarité (harmonisation des conditions d’éligibilité, assouplissement des conditions relatives aux charges fiscales et sociales), sur le prêt garanti par l’Etat (nécessité d’instruire les dossiers plus rapidement et de manière simplifiée, assurer une garantie à 100 %) ou encore sur le chômage partiel (mettre en œuvre plus largement la possibilité pour l’Etat de le payer directement aux salariés dans les collectivités du Pacifique).
Mme Carine Sinaï-Bossou a particulièrement pointé le secteur du tourisme et des secteurs indispensables à son activité (transports, restauration, commerce...) considérant qu' "il est indispensable de pouvoir maintenir le secteur touristique au-dessus de sa ligne de flottaison au moins jusqu’à la fin de l’année, au risque sinon de provoquer une réaction en chaîne dans la plupart des économies ultramarines". Le soutien aux compagnies aériennes devra aussi être massif, en particulier pour celles nécessaires au désenclavement de certains territoires, comme par exemple Mayotte ou Wallis-et-Futuna desservis par une seule compagnie.
Enfin, la crise ayant montré des fragilités structurelles des outre-mer, Mme Carine Sinaï-Bossou a plaidé pour des aides à l’investissement et des abattements de charges à visée stratégique afin de soutenir en priorité les industries de santé ou encore les secteurs industriels productifs (bois, mines, agroalimentaire…). A cette fin, elle a annoncé aux sénateurs le lancement par l’ACCIOM d’une étude sur la relance des économies ultramarines après la crise.
Le président Michel Magras a conclu en soulignant que "le travail de la délégation vise à tirer les leçons de la crise actuelle, laquelle démontre d’ores et déjà combien les outre-mer restent dépendants de l’hexagone et que l’accompagnement de l’État au redémarrage de leurs économies devra être à la hauteur de l’ampleur des défis à relever".
Sénat - Audition - 2020-04-24
Après la vague épidémique, les outre-mer se préparent à affronter un véritable tsunami économique
http://www.senat.fr/presse/cp20200410.html