La mission dresse le constat d’une qualité d’accueil particulièrement hétérogène dans les EAJE, le secteur présentant des établissements de grande qualité, portés par une réflexion pédagogique approfondie, comme des établissements de qualité très dégradée.
Si la perspective du rapport consiste à souligner les risques et les dysfonctionnements possibles au sein de ces établissements, ces insuffisances ne diminuent en rien la qualité de nombreux projets et l’engagement fort de nombreux professionnels.
De façon générale, les connaissances sur le jeune enfant et leur prise en compte dans les projets éducatifs des établissements et les formations des professionnels ont connu des avancées décisives au cours des dernières décennies, et ont permis de faire émerger un modèle d’éveil et d’éducation centré sur la singularité de l’enfant, et sur ses besoins affectifs, linguistiques, moteurs…
Néanmoins, la mise en œuvre effective de ce modèle connaît des variations très importantes selon les établissements : la qualité du bâti et de l’aménagement intérieur, les taux effectifs d’encadrement, la formation des professionnels et la capacité générale à répondre aux besoins des enfants sont disparates, et conduisent à de graves inégalités entre les territoires. La dégradation de la qualité peut entraîner des carences dans la sécurisation affective et dans l’éveil des enfants, autant qu’un épuisement des professionnels, qui ne parviennent plus à accueillir les enfants dans les conditions requises.
De ce point de vue, la pénurie de professionnels qui touche le secteur constitue un facteur aggravant autant qu’un symptôme. Les faibles niveaux de rémunération, la qualité de vie au travail, le sentiment de ne pas pouvoir accorder à l’enfant le temps dont il a besoin ne permettent pas d’attirer et de fidéliser le personnel.
La question de la maltraitance au sein des établissements reste quant à elle trop peu interrogée, alors même que les zones de risque et les faits remontés sont identiques à ceux que l’on constate dans tout accueil de personnes vulnérables et dépendantes : négligence du fait de contraintes de l’organisation qui priment les besoins de la personne accueillie, non-respect des rythmes individuels, dévalorisation, humiliation, forçage, violence verbale et physique... L’accueil collectif des jeunes enfants est un secteur qui tend à être idéalisé, et dont on ne reconnaît ni la pénibilité ni les risques, au détriment des enfants comme des professionnels.
A ce titre, la mission juge essentiel d’opérer un changement de regard pour replacer les EAJE à leur juste place, celle d’un accueil de personnes en situation d’extrême vulnérabilité et d’extrême dépendance, et de prendre la mesure de ce que ce type d’activités implique en termes de conditions de travail, de temps nécessaire à l’accompagnement des personnes, de formation, de prévention des risques, d’évaluation et de contrôle.
Sur ce fondement, la mission dégage 7 axes stratégiques qui lui paraissent nécessaires pour accompagner la montée en qualité du secteur, et renforcer sa capacité à répondre pleinement aux besoins des enfants
Axe 1 - Faire du développement et de la sécurité affective de l’enfant un objectif prioritaire de la politique d’accueil du jeune enfant
Axe 2 - Inscrire dans les objectifs de la branche famille une trajectoire vers des standards de qualité, distinct des standards de sécurité
Axe 3 - Œuvrer à une montée en qualification globale des professionnels, en lien avec le secteur de la recherche
Axe 4 - Faire de la qualité le point central du financement
Axe 5 - Renforcer et rénover le contrôle et l’évaluation
Axe 6 - Structurer le pilotage du secteur au niveau local et national
Axe 7 - Penser la question de la maltraitance dans les établissements et renforcer la prévention des risques
IGAS >> Rapport n°2022-062R - Mars 2023
Si la perspective du rapport consiste à souligner les risques et les dysfonctionnements possibles au sein de ces établissements, ces insuffisances ne diminuent en rien la qualité de nombreux projets et l’engagement fort de nombreux professionnels.
De façon générale, les connaissances sur le jeune enfant et leur prise en compte dans les projets éducatifs des établissements et les formations des professionnels ont connu des avancées décisives au cours des dernières décennies, et ont permis de faire émerger un modèle d’éveil et d’éducation centré sur la singularité de l’enfant, et sur ses besoins affectifs, linguistiques, moteurs…
Néanmoins, la mise en œuvre effective de ce modèle connaît des variations très importantes selon les établissements : la qualité du bâti et de l’aménagement intérieur, les taux effectifs d’encadrement, la formation des professionnels et la capacité générale à répondre aux besoins des enfants sont disparates, et conduisent à de graves inégalités entre les territoires. La dégradation de la qualité peut entraîner des carences dans la sécurisation affective et dans l’éveil des enfants, autant qu’un épuisement des professionnels, qui ne parviennent plus à accueillir les enfants dans les conditions requises.
De ce point de vue, la pénurie de professionnels qui touche le secteur constitue un facteur aggravant autant qu’un symptôme. Les faibles niveaux de rémunération, la qualité de vie au travail, le sentiment de ne pas pouvoir accorder à l’enfant le temps dont il a besoin ne permettent pas d’attirer et de fidéliser le personnel.
La question de la maltraitance au sein des établissements reste quant à elle trop peu interrogée, alors même que les zones de risque et les faits remontés sont identiques à ceux que l’on constate dans tout accueil de personnes vulnérables et dépendantes : négligence du fait de contraintes de l’organisation qui priment les besoins de la personne accueillie, non-respect des rythmes individuels, dévalorisation, humiliation, forçage, violence verbale et physique... L’accueil collectif des jeunes enfants est un secteur qui tend à être idéalisé, et dont on ne reconnaît ni la pénibilité ni les risques, au détriment des enfants comme des professionnels.
A ce titre, la mission juge essentiel d’opérer un changement de regard pour replacer les EAJE à leur juste place, celle d’un accueil de personnes en situation d’extrême vulnérabilité et d’extrême dépendance, et de prendre la mesure de ce que ce type d’activités implique en termes de conditions de travail, de temps nécessaire à l’accompagnement des personnes, de formation, de prévention des risques, d’évaluation et de contrôle.
Sur ce fondement, la mission dégage 7 axes stratégiques qui lui paraissent nécessaires pour accompagner la montée en qualité du secteur, et renforcer sa capacité à répondre pleinement aux besoins des enfants
Axe 1 - Faire du développement et de la sécurité affective de l’enfant un objectif prioritaire de la politique d’accueil du jeune enfant
Axe 2 - Inscrire dans les objectifs de la branche famille une trajectoire vers des standards de qualité, distinct des standards de sécurité
Axe 3 - Œuvrer à une montée en qualification globale des professionnels, en lien avec le secteur de la recherche
Axe 4 - Faire de la qualité le point central du financement
Axe 5 - Renforcer et rénover le contrôle et l’évaluation
Axe 6 - Structurer le pilotage du secteur au niveau local et national
Axe 7 - Penser la question de la maltraitance dans les établissements et renforcer la prévention des risques
IGAS >> Rapport n°2022-062R - Mars 2023
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