Urbanisme et aménagement

Doc - Projets urbains : urbanistique comme politique publique

Article ID.CiTé du 29/11/2022



Les grands projets urbains animent depuis une trentaine d’années la plupart des métropoles françaises à l’image, par exemple, de Lyon Confluence ou de Marseille Euroméditerranée. Des opérations intégrées d’inspiration similaire se développent également dans les villes petites et moyennes.

Cette persistance invite à revenir sur le passé de ces démarches si particulières, pour saisir notamment dans quelle mesure elles peuvent s’emparer des nouveaux enjeux qui s’imposent aux villes, en particulier en matière de transition écologique. Leur émergence s’inscrit dans une époque, les années 1990, où s’amorce ce qui s’apparente à un tournant urbanistique dont les raisons sont à la fois profondes et variées.

C’est en effet autour de ces années que vacille le cadre mis en place par loi foncière de 1967, avec ses outils puissants de planification (SDAU), de réglementation (POS) et d’aménagement opérationnel (ZAC) et que, sous l’influence de plusieurs facteurs, de nouvelles « manières de faire » se mettent en place.

Crise immobilière, prise en compte des risques, nouveau rôle assuré par certains grands maires, interrogations et remises en cause citoyennes de certains projets, sont quelques-uns des facteurs qui expliquent les changements que l’on observe alors. S’ouvre une période d’importants changements : rôle accru des acteurs privés, prise en compte dès l’amont des enjeux sociétaux, montée en puissance des préoccupations environnementales, urbanisme négocié, etc. Ces transformations se condensent derrière la notion alors émergente de « projet urbain », censée incarner une nouvelle manière d’aménager et de gouverner les villes.

Le thème principal du présent numéro de la revue "Pour Mémoire" s’intéresse au projet urbain à la fois comme pratique urbanistique et comme politique publique.

Ce thème a été suggéré notamment par les travaux conduits lors du séminaire « Histoire et cultures de l’aménagement » coorganisé par le Comité d’histoire ministériel, l’Institut Paris Région et l’école nationale supérieure d’architecture Paris-Belleville et dont le cycle 2021-2022 avait pour titre « manières de faire, manières de dire ».


IGEDD >> "Pour mémoire" n° 23 / Automne 2022 / projets urbains