Bpifrance participe au capital d’entreprises qui manquent de financements privés pour financer leur développement : la banque publique gère 44 Md€ d’actifs et près de 90 fonds. L’impact de son intervention sur l’économie est indéniable et le processus de sélection des investissements auxquels Bpifrance contribue est robuste. Certaines activités s’éloignent du cadre d’intervention initial : une réflexion stratégique est nécessaire pour faciliter la rotation du capital et financer de nouveaux investissements en évitant tout effet de substitution aux investisseurs privés.
Certaines interventions récentes dépassent le cadre de la doctrine initiale : la banque a notamment renforcé son intervention en capital-retournement à la suite de la pandémie, et Bpifrance développe des partenariats internationaux qui doivent faire l’objet d’une grande surveillance pour éviter des financements abusifs hors de France ou sur des segments non pertinents. La création en 2020 du fonds LAC1, destiné à investir dans le capital de grandes entreprises françaises cotées, et dont le principal financeur est le fonds d’Abu Dabhi, constitue un tournant dans l’action de la banque, avec des investissements éloignés de son cœur de métier, de même que l’opération d’ouverture de son portefeuille à des particuliers, au travers des fonds Bpifrance Entreprises qui visent à orienter l’épargne populaire vers le capital-investissement. Ces évolutions ont bénéficié de l’aval des actionnaires de Bpifrance que sont l’État et la Caisse des dépôts.
Le processus de sélection des entreprises et des fonds partenaires est globalement robuste, avec un cadre déontologique clair et des dues diligences poussées.
Cependant, certains fonds concentrent un nombre important d’entreprises classées inactives par la statistique publique ; d’autres fonds financent une part importante d’entreprises étrangères ; enfin, certaines entreprises bénéficient plusieurs fois d’investissements de la part de la banque publique, sans qu’il ne soit possible d’identifier le caractère déterminant de l’intervention publique.
L’activité d’investissement est l’activité la plus rentable de Bpifrance sur la période 2013-2021 : cette performance résulte de l’évolution de la valorisation des grandes entreprises, qui demeure hétérogène selon les années, mais aussi et surtout du dynamisme de la valorisation des fonds de fonds, qui impacte directement le compte de résultat. Ce dernier est ainsi constitué en grande partie de création de richesse potentielle, ne se traduisant ni par des revenus réels ni par des flux de trésorerie. La croissance des investissements de la banque est surtout financée par des apports en capitaux réguliers de sa société mère, Bpifrance SA.
L’effet de levier de l’activité d’investissement de Bpifrance sur l’économie française, et plus précisément sur le marché du capital-investissement, est avéré : le marché s’est structuré grâce à son action, et le développement des entreprises ayant bénéficié d’un investissement de la part de la banque a été très dynamique, y compris pendant la pandémie. En revanche, compte-tenu de son poids dans les levées de fonds et de sa présence dans de très nombreuses opérations, il existe un risque réel de substitution aux investisseurs privés : il est souhaitable de limiter désormais la croissance de l’intervention de la banque publique, en assurant une plus grande rotation de son portefeuille et en mobilisant davantage les moyens disponibles sans recourir à de nouvelles ressources budgétaires.
Cour des comptes >> Rapport
Rapport portant sur une entreprise publique Bpifrance
Certaines interventions récentes dépassent le cadre de la doctrine initiale : la banque a notamment renforcé son intervention en capital-retournement à la suite de la pandémie, et Bpifrance développe des partenariats internationaux qui doivent faire l’objet d’une grande surveillance pour éviter des financements abusifs hors de France ou sur des segments non pertinents. La création en 2020 du fonds LAC1, destiné à investir dans le capital de grandes entreprises françaises cotées, et dont le principal financeur est le fonds d’Abu Dabhi, constitue un tournant dans l’action de la banque, avec des investissements éloignés de son cœur de métier, de même que l’opération d’ouverture de son portefeuille à des particuliers, au travers des fonds Bpifrance Entreprises qui visent à orienter l’épargne populaire vers le capital-investissement. Ces évolutions ont bénéficié de l’aval des actionnaires de Bpifrance que sont l’État et la Caisse des dépôts.
Le processus de sélection des entreprises et des fonds partenaires est globalement robuste, avec un cadre déontologique clair et des dues diligences poussées.
Cependant, certains fonds concentrent un nombre important d’entreprises classées inactives par la statistique publique ; d’autres fonds financent une part importante d’entreprises étrangères ; enfin, certaines entreprises bénéficient plusieurs fois d’investissements de la part de la banque publique, sans qu’il ne soit possible d’identifier le caractère déterminant de l’intervention publique.
L’activité d’investissement est l’activité la plus rentable de Bpifrance sur la période 2013-2021 : cette performance résulte de l’évolution de la valorisation des grandes entreprises, qui demeure hétérogène selon les années, mais aussi et surtout du dynamisme de la valorisation des fonds de fonds, qui impacte directement le compte de résultat. Ce dernier est ainsi constitué en grande partie de création de richesse potentielle, ne se traduisant ni par des revenus réels ni par des flux de trésorerie. La croissance des investissements de la banque est surtout financée par des apports en capitaux réguliers de sa société mère, Bpifrance SA.
L’effet de levier de l’activité d’investissement de Bpifrance sur l’économie française, et plus précisément sur le marché du capital-investissement, est avéré : le marché s’est structuré grâce à son action, et le développement des entreprises ayant bénéficié d’un investissement de la part de la banque a été très dynamique, y compris pendant la pandémie. En revanche, compte-tenu de son poids dans les levées de fonds et de sa présence dans de très nombreuses opérations, il existe un risque réel de substitution aux investisseurs privés : il est souhaitable de limiter désormais la croissance de l’intervention de la banque publique, en assurant une plus grande rotation de son portefeuille et en mobilisant davantage les moyens disponibles sans recourir à de nouvelles ressources budgétaires.
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Rapport portant sur une entreprise publique Bpifrance
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