Finances - Fiscalité

Doc - Le solde des administrations publiques locales se dégrade de 8,9 milliards d'euros en 2023

Article ID.CiTé du 04/06/2024



En 2023, le déficit public s’établit à 153,9 Md€ après 125,8 Md€ en 2022, soit 5,5 % du produit intérieur brut après 4,7 %. Les recettes ralentissent nettement, et baissent en part de PIB, en raison surtout du faible dynamisme de certaines assiettes taxables et dans une moindre mesure des mesures nouvelles de réduction d’impôt. Même si elles baissent aussi en part de PIB, les dépenses ralentissent moins ; malgré le repli de la charge de la dette, elles sont encore portées par l’augmentation générale des prix et des prestations indexées. Le déficit des administrations publiques est essentiellement porté par les administrations centrales. Le déficit des administrations publiques locales se creuse cependant, tandis que les administrations de sécurité sociale accroissent leur excédent. La dette publique s’établit à 109,9 % du PIB, après 111,2 % en 2022.

L
e solde des administrations publiques locales se dégrade de 8,9 milliards d'euros
Le solde des APUL est en déficit de 9,9 Md€, après ‑1,1 Md€ en 2022. Le solde des collectivités locales devient déficitaire de 5,5 Md€ (après un excédent de 3,0 Md€ en 2022) : les communes sont à l’équilibre (+0,1 Md€, après +2,7 Md€ en 2022), les départements deviennent déficitaires (-3,3 Md€, après +1,5 Md€ en 2022) et le solde des régions se dégrade à -1,9 Md€ (après ‑1,4 Md€ en 2022). Le déficit des organismes divers d’administration locale (unités à compétence spécialisée, comprenant par exemple l’opérateur Île‑de‑France Mobilités) se creuse légèrement, passant de 4,0 Md€ en 2022 à 4,4 Md€ en 2023.

Les dépenses locales (+7,0 %) augmentent plus vite que les recettes (+4,0 %). L’investissement local accélère (+11,4 %, après +8,3 % en 2022), atteignant 66,0 Md€ (après 59,2 Md€ en 2022). Les consommations intermédiaires augmentent fortement (+9,8 %) sous l’effet de l’inflation. Comme pour les administrations centrales, les rémunérations sont dynamiques et progressent de 4,8 %. Les prestations sociales augmentent de 3,7 %, du fait des revalorisations du revenu de solidarité active (RSA) et de la hausse des dépenses au titre de l’allocation personnalisée d’autonomie et de la prestation de compensation du handicap.

Les recettes des APUL progressent de 4,0 % (+2,7 % pour les prélèvements obligatoires), après +5,5 % en 2022. Les prélèvements obligatoires des départements pâtissent particulièrement du net recul des DMTO (-22,0 %) à la suite de la chute des volumes de transactions provoquée par la hausse des taux directeurs et le resserrement de l’accès au crédit. A contrario, la forte hausse de la taxe foncière (+10,1 %), en raison principalement de l’indexation des bases sur l’inflation mais aussi de la hausse des taux d’imposition, vient soutenir les prélèvements obligatoires des communes.

Voir également
- En 2023 le déficit public atteint 5,5 % du produit intérieur brut
- Les prélèvements obligatoires ralentissent et s’établissent à 43,2 % du PIB
- Le déficit des administrations centrales s’établit à 157,2 milliards d’euros en 2023
- L’excédent des administrations de sécurité sociale s’accroît
- La dette au sens de Maastricht s’établit à 109,9 % du PIB fin 2023
- Encadré - Le coût des mesures exceptionnelles de crise diminue de nouveau en 2023


INSEE PREMIÈRE No 1998 du 31/05/2024

Les comptes de la Nation en 2023 Le PIB ralentit mais le pouvoir d’achat des ménages accélère légèrement
https://www.insee.fr/fr/statistiques/8193933