Existerait-il des populations dont nous ne saurions rien de l’existence et de la précarité ? Que recouvre cette notion ? Pauvreté, exclusion et invisibilité se recoupent-elles, se renforcent-elles ? Quels sont les processus générateurs d’invisibilité sociale ? Comment peut-on la saisir concrètement ? La prévenir ? Quels sont les apports de son analyse à l’observation sociale ?
La notion d’invisibilité sociale, privilégiée par l’ONPES, souligne l’importance des enjeux de la reconnaissance sociale et montre comment les relations sociales contribuent ou non à créer ou à renforcer des situations de pauvreté et d’exclusion.
Pour l’ONPES, l’invisibilité sociale s’entend d’abord comme un déni de reconnaissance sociale selon la définition du philosophe Axel Honneth. Inventoriant les formes d’attentes que les individus peuvent légitimement avoir à l’égard des autres membres de la société, sa théorie de la reconnaissance permet de caractériser les "pathologies sociales" qui affectent notre société.
L’ONPES définit ainsi comme invisibilité sociale, les processus (c'est-à-dire les attitudes, les comportements, les normes et les dispositions institutionnelles) induits par divers acteurs, qui dans leur complexité, génèrent un déni de reconnaissance sociale des personnes pouvant affecter l’étendue et l’intensité de leur conditions de vie déjà précaires. Cette dynamique se rapporte aux personnes, mais plus souvent à leurs propres difficultés sociales.
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Cette définition opérationnelle de l’invisibilité sociale sert de fil conducteur au rapport qui s’articule autour de quatre chapitres.
1/ Le premier présente les diverses interprétations de cette notion dans toutes les disciplines des sciences sociales. Cette revue de la littérature permet d’aboutir à une clarification de ce concept aux contours flous.
2/ Le second chapitre s’attache à identifier les processus par lesquels se forme l’invisibilité sociale. Sont plus particulièrement examinés, les rôles spécifiques des médias, des travailleurs sociaux, des décideurs politiques, de la statistique et des politiques sociales dans la formation de l’invisibilité sociale.
3/ Puis, trois catégories de publics invisibles sont étudiées dans le troisième chapitre. Il s’agit des jeunes ruraux et néoruraux, marqués par les mutations récentes de leurs territoires, la périurbanisation et la "rurbanisation". Des travailleurs non salariés pauvres, traversés par les mutations de la sphère de l’emploi, avec la montée du travail indépendant depuis le début des années 2000. Du vécu des parents des enfants placés via l’aide sociale à l’enfance (ASE), en lien avec les mutations contemporaines de la famille et du droit familial.
4/ Enfin, le dernier chapitre, centré sur les personnes pauvres et exclues, formule une série de recommandations pour l’action publique visant à prévenir l’apparition de l’invisibilité sociale.
Onpes - Communiqué de presse - 2016-06-15
Onpes - Le rapport - 2016-06-15
La notion d’invisibilité sociale, privilégiée par l’ONPES, souligne l’importance des enjeux de la reconnaissance sociale et montre comment les relations sociales contribuent ou non à créer ou à renforcer des situations de pauvreté et d’exclusion.
Pour l’ONPES, l’invisibilité sociale s’entend d’abord comme un déni de reconnaissance sociale selon la définition du philosophe Axel Honneth. Inventoriant les formes d’attentes que les individus peuvent légitimement avoir à l’égard des autres membres de la société, sa théorie de la reconnaissance permet de caractériser les "pathologies sociales" qui affectent notre société.
L’ONPES définit ainsi comme invisibilité sociale, les processus (c'est-à-dire les attitudes, les comportements, les normes et les dispositions institutionnelles) induits par divers acteurs, qui dans leur complexité, génèrent un déni de reconnaissance sociale des personnes pouvant affecter l’étendue et l’intensité de leur conditions de vie déjà précaires. Cette dynamique se rapporte aux personnes, mais plus souvent à leurs propres difficultés sociales.
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Cette définition opérationnelle de l’invisibilité sociale sert de fil conducteur au rapport qui s’articule autour de quatre chapitres.
1/ Le premier présente les diverses interprétations de cette notion dans toutes les disciplines des sciences sociales. Cette revue de la littérature permet d’aboutir à une clarification de ce concept aux contours flous.
2/ Le second chapitre s’attache à identifier les processus par lesquels se forme l’invisibilité sociale. Sont plus particulièrement examinés, les rôles spécifiques des médias, des travailleurs sociaux, des décideurs politiques, de la statistique et des politiques sociales dans la formation de l’invisibilité sociale.
3/ Puis, trois catégories de publics invisibles sont étudiées dans le troisième chapitre. Il s’agit des jeunes ruraux et néoruraux, marqués par les mutations récentes de leurs territoires, la périurbanisation et la "rurbanisation". Des travailleurs non salariés pauvres, traversés par les mutations de la sphère de l’emploi, avec la montée du travail indépendant depuis le début des années 2000. Du vécu des parents des enfants placés via l’aide sociale à l’enfance (ASE), en lien avec les mutations contemporaines de la famille et du droit familial.
4/ Enfin, le dernier chapitre, centré sur les personnes pauvres et exclues, formule une série de recommandations pour l’action publique visant à prévenir l’apparition de l’invisibilité sociale.
Onpes - Communiqué de presse - 2016-06-15
Onpes - Le rapport - 2016-06-15