La pandémie de la covid 19 a révélé et amplifié une certaine fragilité structurelle des festivals, d’autant plus préoccupante que leur nombre s’est considérablement accru au cours des quarante dernières années. Cette « inflation » s’explique en grande partie par l’importance que revêt ce type de manifestation en matière d’attractivité pour les collectivités territoriales.
Appréhendée de manière encore trop approximative par le ministère de la culture, l’implication financière de ces dernières est, de ce fait, sans commune mesure avec celle de l’État. Les collectivités territoriales apportent d’importants concours publics sous la forme soit de subventions, soit de contributions en nature (s’agissant, en particulier, de la mise à disposition de locaux et de lieux de représentation). Ces dernières conditionnent parfois l’existence même des festivals qui en bénéficient.
Pour autant, les impacts et retombées économiques des festivals organisés sur leur territoire demeurent encore insuffisamment mesurés pour en apprécier l’importance.
Si le contexte pandémique a conduit l’État à mieux connaître la réalité des festivals et à mettre en place un fonds d’urgence, il a également entraîné le ministère de la culture à accompagner davantage les festivals au moyen d’un effort budgétaire, qui, bien que significatif comparé à la situation antérieure à la pandémie, n’en reste pas moins limité et dont la répartition ne peut que demeurer sélective eu égard au nombre de structures concernées et au rôle de premier plan que jouent les collectivités territoriales s’agissant d’une activité qui les intéresse prioritairement.
La nécessité de maximiser l’effet de levier produit par ces ressources de l’État, fortement sollicitées, invite à reposer la question des exigences dont, en contrepartie, est assortie leur allocation. Dans la mesure où les objectifs de création artistique et de démocratisation culturelle fondent sa politique, le ministère de la culture doit s’employer à focaliser ses aides sur les festivals contribuant fortement à ces objectifs ou qui s’engagent à développer des initiatives allant dans ce sens. Dans les festivals qu’il soutient aux côtés des collectivités territoriales, il lui incombe en outre de faire prévaloir des principes de bonne gouvernance, de veiller à la formalisation de leurs projets culturels et de se montrer exigeant quant à la mesure des résultats de leur action.
Recommandations
La Cour adresse au ministère de la culture et aux collectivités territoriales concernées les recommandations suivantes :
1. Poursuivre la connaissance des moyens, financiers et en nature, du fait festivalier afin d’appréhender le réel effort des collectivités territoriales et leurs retombées économiques (ministère de la culture) ;
2. Mieux formaliser les objectifs attendus de chaque festival bénéficiant de concours publics, en particulier à travers les outils de pilotage et de contractualisation pluriannuelle (ministère de la culture et collectivités territoriales) ;
3. Mesurer les effets des mesures prises par les festivals en matière de démocratisation des publics (ministère de la culture et collectivités territoriales) ;
4. Conditionner davantage les aides de l’État à des exigences de création, de démocratisation culturelle et de diffusion numérique (ministère de la culture).
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Appréhendée de manière encore trop approximative par le ministère de la culture, l’implication financière de ces dernières est, de ce fait, sans commune mesure avec celle de l’État. Les collectivités territoriales apportent d’importants concours publics sous la forme soit de subventions, soit de contributions en nature (s’agissant, en particulier, de la mise à disposition de locaux et de lieux de représentation). Ces dernières conditionnent parfois l’existence même des festivals qui en bénéficient.
Pour autant, les impacts et retombées économiques des festivals organisés sur leur territoire demeurent encore insuffisamment mesurés pour en apprécier l’importance.
Si le contexte pandémique a conduit l’État à mieux connaître la réalité des festivals et à mettre en place un fonds d’urgence, il a également entraîné le ministère de la culture à accompagner davantage les festivals au moyen d’un effort budgétaire, qui, bien que significatif comparé à la situation antérieure à la pandémie, n’en reste pas moins limité et dont la répartition ne peut que demeurer sélective eu égard au nombre de structures concernées et au rôle de premier plan que jouent les collectivités territoriales s’agissant d’une activité qui les intéresse prioritairement.
La nécessité de maximiser l’effet de levier produit par ces ressources de l’État, fortement sollicitées, invite à reposer la question des exigences dont, en contrepartie, est assortie leur allocation. Dans la mesure où les objectifs de création artistique et de démocratisation culturelle fondent sa politique, le ministère de la culture doit s’employer à focaliser ses aides sur les festivals contribuant fortement à ces objectifs ou qui s’engagent à développer des initiatives allant dans ce sens. Dans les festivals qu’il soutient aux côtés des collectivités territoriales, il lui incombe en outre de faire prévaloir des principes de bonne gouvernance, de veiller à la formalisation de leurs projets culturels et de se montrer exigeant quant à la mesure des résultats de leur action.
Recommandations
La Cour adresse au ministère de la culture et aux collectivités territoriales concernées les recommandations suivantes :
1. Poursuivre la connaissance des moyens, financiers et en nature, du fait festivalier afin d’appréhender le réel effort des collectivités territoriales et leurs retombées économiques (ministère de la culture) ;
2. Mieux formaliser les objectifs attendus de chaque festival bénéficiant de concours publics, en particulier à travers les outils de pilotage et de contractualisation pluriannuelle (ministère de la culture et collectivités territoriales) ;
3. Mesurer les effets des mesures prises par les festivals en matière de démocratisation des publics (ministère de la culture et collectivités territoriales) ;
4. Conditionner davantage les aides de l’État à des exigences de création, de démocratisation culturelle et de diffusion numérique (ministère de la culture).
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