Des perturbations dans certains élevages situés à proximité d’équipements de production et de transport électriques sont signalées depuis les années 1990 par les éleveurs, sans que, parfois, aucune solution n’ait été trouvée pour y remédier. Avec le développement des communications téléphoniques, de tels signalements concernent aussi désormais les antennes relais.
Grâce à une enquête auprès des éleveurs et l’audition d’une centaine de personnes dans plusieurs régions de France, la mission chargée de ce rapport tente de caractériser l’impact sur les activités d’élevage des antennes relais, installations électriques et éoliennes, et propose des voies de recherche à mettre en œuvre pour améliorer les connaissances en la matière. L’enquête, relayée informatiquement par les chambres d’agriculture, s’est déroulée du 26 juin au 31 août 2023 et a visé tous les éleveurs de France métropolitaine situés dans un périmètre de 2 km d’un ou plusieurs équipements ci-dessus mentionnés.
Le nombre important de réponses (2483 dont 1015 complètes) reçues permet d’appréhender comme jamais la situation des élevages exposés et offre un nombre important de données dont une partie de l’exploitation est présentée dans ce rapport. Un travail plus fin d’analyse pourrait utilement être réalisé par la suite.
Il ressort d’ores et déjà que si la performance d’un élevage relève de connaissances techniques bien identifiées en matière de zootechnie ou de santé animale, d’autres sont plus difficilement appréciables, comme le sens inné de l’éleveur à conduire son élevage, l’environnement des champs électromagnétiques interne et externe à l’exploitation, les courants parasites ou la nature des sols.
Le rapport rappelle l’importance et l’évolution de l’élevage en France avec 145 000 exploitations spécialisées et explique pourquoi les animaux d’élevages sont particulièrement exposés aux équipements sujets de l’étude. Il revient sur certaines actions engagées depuis plus de 20 ans, notamment la création du Groupement Permanent pour la Sécurité Electrique, pour répondre aux attentes des éleveurs s’estimant impactés et sur les principales recommandations pour cela émises dans divers rapports, la plupart ayant été peu ou pas suivies d’effets.
Il propose enfin plusieurs voies de recherche afin de mieux appréhender les facteurs pouvant contribuer à d’éventuelles perturbations des élevages exposés, suggère de ne pas rejeter systématiquement certaines approches du vivant comme la géobiologie et invite à un meilleur partage des connaissances entre organismes de recherche et ministères.
LISTE DES RECOMMANDATIONS
R1. Inclure dans le groupe de travail inter organisme de l’INRAE des chercheurs du CNRS et du CEA afin de mieux appréhender toutes les caractéristiques physiques des différentes ondes auxquelles les élevages sont exposés
R2. La recherche devrait explorer les pratiques développées sur le terrain par certains géobiologues pour en identifier les éventuels fondements scientifiques
R3. Donner les moyens aux projets de recherches visant à actualiser les seuils de perception et les effets des courants parasites (continus comme alternatifs, y compris leurs harmoniques) sur les animaux d’élevage en fonction de leur intensité, de leur fréquence ou de leur durée
R4. Mettre à disposition du groupe inter organisme le fichier de l’enquête réalisée dans le cadre de la mission pour une analyse plus approfondie et lorsque des exploitations sont déclarées délocalisées en raison de perturbations éventuellement liées à des équipements sujets de l’étude, mener des recherches sur site
R5. Réaliser une étude épidémiologique exposés-non exposés de l'effet de l’exposition aux ondes électromagnétiques et électriques sur la santé des troupeaux de bovins en exploitant les données de la base de données nationale d'identification
R6. Améliorer les connaissances concernant à la fois la conductivité des sols et les propriétés de l’eau exposée aux CEM en prenant en compte les différentes sources EM pouvant les exposer simultanément
CGAAER - Rapport n°23024
Grâce à une enquête auprès des éleveurs et l’audition d’une centaine de personnes dans plusieurs régions de France, la mission chargée de ce rapport tente de caractériser l’impact sur les activités d’élevage des antennes relais, installations électriques et éoliennes, et propose des voies de recherche à mettre en œuvre pour améliorer les connaissances en la matière. L’enquête, relayée informatiquement par les chambres d’agriculture, s’est déroulée du 26 juin au 31 août 2023 et a visé tous les éleveurs de France métropolitaine situés dans un périmètre de 2 km d’un ou plusieurs équipements ci-dessus mentionnés.
Le nombre important de réponses (2483 dont 1015 complètes) reçues permet d’appréhender comme jamais la situation des élevages exposés et offre un nombre important de données dont une partie de l’exploitation est présentée dans ce rapport. Un travail plus fin d’analyse pourrait utilement être réalisé par la suite.
Il ressort d’ores et déjà que si la performance d’un élevage relève de connaissances techniques bien identifiées en matière de zootechnie ou de santé animale, d’autres sont plus difficilement appréciables, comme le sens inné de l’éleveur à conduire son élevage, l’environnement des champs électromagnétiques interne et externe à l’exploitation, les courants parasites ou la nature des sols.
Le rapport rappelle l’importance et l’évolution de l’élevage en France avec 145 000 exploitations spécialisées et explique pourquoi les animaux d’élevages sont particulièrement exposés aux équipements sujets de l’étude. Il revient sur certaines actions engagées depuis plus de 20 ans, notamment la création du Groupement Permanent pour la Sécurité Electrique, pour répondre aux attentes des éleveurs s’estimant impactés et sur les principales recommandations pour cela émises dans divers rapports, la plupart ayant été peu ou pas suivies d’effets.
Il propose enfin plusieurs voies de recherche afin de mieux appréhender les facteurs pouvant contribuer à d’éventuelles perturbations des élevages exposés, suggère de ne pas rejeter systématiquement certaines approches du vivant comme la géobiologie et invite à un meilleur partage des connaissances entre organismes de recherche et ministères.
LISTE DES RECOMMANDATIONS
R1. Inclure dans le groupe de travail inter organisme de l’INRAE des chercheurs du CNRS et du CEA afin de mieux appréhender toutes les caractéristiques physiques des différentes ondes auxquelles les élevages sont exposés
R2. La recherche devrait explorer les pratiques développées sur le terrain par certains géobiologues pour en identifier les éventuels fondements scientifiques
R3. Donner les moyens aux projets de recherches visant à actualiser les seuils de perception et les effets des courants parasites (continus comme alternatifs, y compris leurs harmoniques) sur les animaux d’élevage en fonction de leur intensité, de leur fréquence ou de leur durée
R4. Mettre à disposition du groupe inter organisme le fichier de l’enquête réalisée dans le cadre de la mission pour une analyse plus approfondie et lorsque des exploitations sont déclarées délocalisées en raison de perturbations éventuellement liées à des équipements sujets de l’étude, mener des recherches sur site
R5. Réaliser une étude épidémiologique exposés-non exposés de l'effet de l’exposition aux ondes électromagnétiques et électriques sur la santé des troupeaux de bovins en exploitant les données de la base de données nationale d'identification
R6. Améliorer les connaissances concernant à la fois la conductivité des sols et les propriétés de l’eau exposée aux CEM en prenant en compte les différentes sources EM pouvant les exposer simultanément
CGAAER - Rapport n°23024
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