Niveau de vie, chômage, précarité, accès au logement, indépendance financière : la situation des jeunes adultes est aujourd’hui difficile. Cette situation n’est pas totalement nouvelle : les difficultés d’insertion des jeunes sur le marché du travail ont commencé dès le milieu des années 1970, le niveau de vie des retraités a amorcé son rattrapage à la même période. Mais sa persistance et son aggravation depuis la crise de 2008 doivent nous amener à nous interroger sur le sort que la société française réservera à sa jeunesse dans la décennie à venir.
La dégradation de la situation des jeunes est relative : autrement dit, leur sort continue de s’améliorer par rapport à celui des générations précédentes mais il se détériore par rapport à celui des seniors. Cela s’explique à la fois par des mutations et des chocs économiques - ralentissement de la croissance, crise financière - et par le jeu de nos politiques publiques en matière d’éducation, d’emploi, de logement ou de protection sociale.
Cette tendance résulte d’un certain nombre de choix collectifs, plus ou moins explicites. C’est d’abord un fonctionnement du marché du travail peu favorable aux nouveaux entrants. Ce sont ensuite des dépenses publiques concentrées sur les âges élevés, résultat d’un modèle social resté axé sur la couverture des risques "classiques" et n’ayant pas su s’adapter pour faire face au "nouvel âge de la vie" que constitue la jeunesse, dont l’accompagnement reste aujourd’hui du principal ressort des solidarités familiales. C’est enfin le choix d’une large couverture publique en matière de santé et de retraite, rendue possible dans le passé par un contexte démographique exceptionnel.
Le vieillissement démographique rendra la poursuite de cette tendance non soutenable dans les années à venir. Différentes options sont envisageables pour assurer un équilibre des efforts de la nation entre les âges : agir prioritairement sur le fonctionnement des marchés ou par les prélèvements et les transferts ? intervenir de manière ciblée ou réformer les politiques de droit commun ? jouer sur les dépenses ou les recettes de la protection sociale ? privilégier l’investissement social ou les dépenses courantes ?
France Stratégie - 2016-05-31
La dégradation de la situation des jeunes est relative : autrement dit, leur sort continue de s’améliorer par rapport à celui des générations précédentes mais il se détériore par rapport à celui des seniors. Cela s’explique à la fois par des mutations et des chocs économiques - ralentissement de la croissance, crise financière - et par le jeu de nos politiques publiques en matière d’éducation, d’emploi, de logement ou de protection sociale.
Cette tendance résulte d’un certain nombre de choix collectifs, plus ou moins explicites. C’est d’abord un fonctionnement du marché du travail peu favorable aux nouveaux entrants. Ce sont ensuite des dépenses publiques concentrées sur les âges élevés, résultat d’un modèle social resté axé sur la couverture des risques "classiques" et n’ayant pas su s’adapter pour faire face au "nouvel âge de la vie" que constitue la jeunesse, dont l’accompagnement reste aujourd’hui du principal ressort des solidarités familiales. C’est enfin le choix d’une large couverture publique en matière de santé et de retraite, rendue possible dans le passé par un contexte démographique exceptionnel.
Le vieillissement démographique rendra la poursuite de cette tendance non soutenable dans les années à venir. Différentes options sont envisageables pour assurer un équilibre des efforts de la nation entre les âges : agir prioritairement sur le fonctionnement des marchés ou par les prélèvements et les transferts ? intervenir de manière ciblée ou réformer les politiques de droit commun ? jouer sur les dépenses ou les recettes de la protection sociale ? privilégier l’investissement social ou les dépenses courantes ?
France Stratégie - 2016-05-31