La Cour y relève l'existence de pratiques reposant sur des dispositions obsolètes, voire dépourvues de tout fondement légal, contraires au principe général d'égalité devant l'impôt. Elle note également des défaillances persistantes de la gestion de l'impôt dans cette région.
La Cour constate l’existence de plusieurs régimes fiscaux dérogatoires, reposant sur des dispositifs réglementaires obsolètes ou dépourvus de toute base légale. C’est le cas en matière de fiscalité indirecte sur les alcools et les métaux précieux, mais aussi pour les ventes de vins produits et consommés en Corse, qui ne sont pas assujetties à la TVA, ou encore de la taxe spéciale sur certains véhicules routiers, qui n’est pas appliquée. Le régime fiscal des tabacs est quant à lui non conforme à la réglementation européenne. Les pertes de recettes dues à l’ensemble de ces dérogations sont évaluées à 78 millions d’euros.
Concernant la gestion de l’impôt en Corse, la Cour relève des défaillances tant en matière d'établissement que de recouvrement et de contrôle. La gestion de l'assiette présente des difficultés récurrentes, eu égard à l’absence de fiabilité des fichiers ou au faible taux de respect des obligations déclaratives, comparé aux autres départements. Les résultats sont aussi parmi les plus faibles de France en matière de recouvrement des créances fiscales, de sorte que l'ensemble de la chaîne de gestion fiscale, depuis l'assiette jusqu'au recouvrement, y apparaît dégradée. En revanche, le montant des droits redressés et des pénalités par dossier est supérieur à la moyenne nationale, mais ces résultats favorables s'expliquent pour partie par les défaillances mentionnées précédemment.
Pour mettre fin à cette situation, la Cour estime nécessaire une remise en cause des pratiques et dispositions contraires aux principes de légalité et d'égalité devant l'impôt, et l'application sans faiblesse, par les services déconcentrés de l'État, de l'ensemble des règles et procédures fiscales prévues par la loi.
Elle formule six recommandations en ce sens.
1 : appliquer la TVA sur les vins produits et consommés en Corse conformément à la loi et la réglementation européenne dès 2017 (recette de 49,5 M€ pour le budget de l'État) ;
2 : aligner, au plus tard au 1er janvier 2017, les droits d'accise sur les tabacs sur ceux appliqués en France continentale, conformément aux dispositions de la directive européenne du 16 février 2010 (recette évaluée à 27 M€) ;
3 : appliquer en Corse la taxe spéciale sur certains véhicules routiers dès 2017 (recette de 0,6 M€) ;
4 : mettre en œuvre en Corse, dès 2017, l'ensemble de la réglementation fiscale sur les alcools et les métaux précieux applicable en France continentale ;
5 : appliquer strictement aux particuliers et professionnels les pénalités pour non-respect de leurs obligations déclaratives et en cas de retard de paiement des dettes fiscales ;
6 : engager les actions nécessaires pour parvenir à l'horizon de trois années à un taux de contrôle fiscal externe en Corse équivalent à celui atteint dans le reste de la France.
Cour des comptes - 2016-09-12
Publication de la Cour des comptes concernant notre fiscalité : la réaction du Président de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni
Assemblée de Corse - 2016-09-12
Cour des comptes et situation fiscale en Corse : la réaction du Président de l'Exécutif, Gilles Simeoni : "Un rapport partiel et partial "
Assemblée de Corse - 2016-09-12
La Cour constate l’existence de plusieurs régimes fiscaux dérogatoires, reposant sur des dispositifs réglementaires obsolètes ou dépourvus de toute base légale. C’est le cas en matière de fiscalité indirecte sur les alcools et les métaux précieux, mais aussi pour les ventes de vins produits et consommés en Corse, qui ne sont pas assujetties à la TVA, ou encore de la taxe spéciale sur certains véhicules routiers, qui n’est pas appliquée. Le régime fiscal des tabacs est quant à lui non conforme à la réglementation européenne. Les pertes de recettes dues à l’ensemble de ces dérogations sont évaluées à 78 millions d’euros.
Concernant la gestion de l’impôt en Corse, la Cour relève des défaillances tant en matière d'établissement que de recouvrement et de contrôle. La gestion de l'assiette présente des difficultés récurrentes, eu égard à l’absence de fiabilité des fichiers ou au faible taux de respect des obligations déclaratives, comparé aux autres départements. Les résultats sont aussi parmi les plus faibles de France en matière de recouvrement des créances fiscales, de sorte que l'ensemble de la chaîne de gestion fiscale, depuis l'assiette jusqu'au recouvrement, y apparaît dégradée. En revanche, le montant des droits redressés et des pénalités par dossier est supérieur à la moyenne nationale, mais ces résultats favorables s'expliquent pour partie par les défaillances mentionnées précédemment.
Pour mettre fin à cette situation, la Cour estime nécessaire une remise en cause des pratiques et dispositions contraires aux principes de légalité et d'égalité devant l'impôt, et l'application sans faiblesse, par les services déconcentrés de l'État, de l'ensemble des règles et procédures fiscales prévues par la loi.
Elle formule six recommandations en ce sens.
1 : appliquer la TVA sur les vins produits et consommés en Corse conformément à la loi et la réglementation européenne dès 2017 (recette de 49,5 M€ pour le budget de l'État) ;
2 : aligner, au plus tard au 1er janvier 2017, les droits d'accise sur les tabacs sur ceux appliqués en France continentale, conformément aux dispositions de la directive européenne du 16 février 2010 (recette évaluée à 27 M€) ;
3 : appliquer en Corse la taxe spéciale sur certains véhicules routiers dès 2017 (recette de 0,6 M€) ;
4 : mettre en œuvre en Corse, dès 2017, l'ensemble de la réglementation fiscale sur les alcools et les métaux précieux applicable en France continentale ;
5 : appliquer strictement aux particuliers et professionnels les pénalités pour non-respect de leurs obligations déclaratives et en cas de retard de paiement des dettes fiscales ;
6 : engager les actions nécessaires pour parvenir à l'horizon de trois années à un taux de contrôle fiscal externe en Corse équivalent à celui atteint dans le reste de la France.
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